Συγγραφείς: Sous la direction de Edouard DUbout et Sébastien Touzé
Dans un contexte où les interactions entre les ordres et les systèmes juridiques à l’échelle nationale, régionale et internationale, vont sans cesse croissantes, il devient nécessaire d’essayer de penser des moyens d’articulation rationnelle du pluralisme juridique.
Les droits fondamentaux pourraient-ils y contribuer ? Telle est la suggestion qui est éprouvée par les différentes contributions réunies dans le présent ouvrage. Elle provient tout simplement de l’observation empirique de la présence récurrente des droits fondamentaux comme objet de communication, notamment juridictionnelle, dans les rapports entre les différents ensembles normatifs. Bien que cela ne soit pas leur fonction première, l’idée est émise que les droits fondamentaux pourraient jouer le rôle de « charnières » entre systèmes et ordres juridiques et contribuer ainsi à l’ordonnancement du pluriel.
Pour en tester la pertinence et en évaluer les atouts et les éventuelles faiblesses, des spécialistes de différentes branches du droit international public et privé, de la protection régionale des droits de l’homme, du droit de l’Union européenne, de la théorie du droit et du droit constitutionnel se sont livrés à des analyses permettant dans un premier temps d’observer le recours fluctuant aux droits fondamentaux dans les échanges entre systèmes juridiques internationaux et régionaux, et dans un deuxième temps de souligner l’usage ambivalent des droits fondamentaux dans les rapports des ordres juridiques nationaux avec les normes d’origine externe.
Il en ressort que si les droits fondamentaux présentent bien cette capacité singulière à être le support d’une communicabilité entre ensembles normatifs distincts, ils restent pour le moment un outil imparfait d’articulation des rapports de systèmes tant que ne seront pas davantage rationalisées des techniques structurelles de « partage » de ces normes.